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pacem, parce qu’alors nous imitons les funérailles du Sauveur. Ce n’est donc qu’au dernier Agnus qu’on ajoute sempiternam ; sur quoi il faut remarquer qu’on doit souhaiter aux fidèles défunts un triple repos.

V. On doit souhaiter, premièrement, qu’ils soient délivrés de la peine, dans laquelle se trouve le travail et non le repos ; deuxièmement, que la gloire soit accordée à leur ame, parce qu’alors véritablement ils se reposeront dans le bien désiré, c’est-à-dire en Dieu même ; troisièmement, qu’ils soient dotés de la gloire du corps, afin que leurs corps ne soient plus désormais exposés aux misères. Le premier repos n’est pas le repos éternel, parce que, quand la peine n’existe plus, la gloire est encore à désirer ; le second même n’est pas complètement le repos éternel. Suivant saint Augustin, avant la résurrection des corps, il reste toujours dans les ames un certain désir naturel de reprendre leur corps qui, en quelque façon, empêche les corps de se porter entièrement dans le sein de Dieu. Mais le troisième repos, avec la définition que nous en avons donnée, est véritablement le repos éternel, parce que les ames qui jouissent de la présence de Dieu, après avoir repris leur corps, jouiront désormais en lui du repos éternel le plus parfait. C’est pour cela qu’il ne convient de dire que la troisième fois, et non les deux précédentes, requiem sempiternam.

VI. Le pape Sergius Ier ordonna que l' Agnus Dei serait chanté trois fois pendant la communion, par le clergé et par le peuple.


CHAPITRE LII.
DU BAISER DE PAIX.


Après que le Seigneur eut salué les apôtres, comme nous l’avons vu, il leur dit pour la seconde fois : « La paix soit avec vous. » Nous montrerons que, non-seulement nous devons avoir la paix dans la bouche, mais encore dans le cœur, de