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servées à l’autel sur la patène, hors du calice, et comme hors de la passion, désignée par le calice. Car le Christ, ressuscité des morts, ne meurt plus désormais ; la mort ne le dominera plus, et les saints, qui sont avec lui, n’auront plus faim ni soif, le soleil ni la chaleur ne tomberont plus sur eux, parce que leur premier état est passé. La troisième partie qui est mise dans le calice signifie les saints qui vivent encore dans ce monde et qui doivent souffrir encore ses passions, jusqu’à ce que, sortant de cette vie, ils se réunissent à leur chef. Là ils ne mourront plus et ne souffriront plus désormais.

XXII. Voici la signification des trois parties faites du corps du Christ, dans les vers suivants : « La première signifie sa chair, la seconde les saints qui sont dans le sépulcre, la troisième désigne les vivants ; cette dernière est trempée dans le sang du martyr par excellence. Les fidèles ne prennent le calice que sous l’espèce du pain. » Cinquièmement, selon maître Guillaume d’Auxerre, la partie qui est mêlée au sang signifie les vivants, une autre de ces parties signifie les âmes du purgatoire, et l’autre ceux qui sont dans le paradis.. Car l’Eglise prie pour les vivants, afin qu’ils restent dans le bien ; pour les âmes du purgatoire, afin que leur délivrance arrive plus promptement et qu’ils soient plus vite purifiés ; elle prie au nom de ceux qui sont dans le ciel, pour qu’ils prient eux-mêmes pour nous. Sixièmement, encore, d’après saint Augustin, la partie qui est mise dans le calice y est mise à l’intention de ceux qui ne vivent pas saintement et qui se roulent dans le sang et dans le péché. Les deux autres sont offertes pur les morts : une pour les saints, qui déjà jouissent du repos (et c’est seulement en action de grâces, puisqu’il ne leur reste plus rien à expier) ; l’autre pour les âmes qui, quoique devant être sauvées, sont encore dans les tourments. Et voilà pourquoi cette dernière est appelée oblation. Aussitôt que la particule de l’hostie est dans le calice, on couvre ce vase avec la pale dite corporal, parce que le corps du Christ,