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quoique dans cette oraison on ne demande rien qui n’ait déjà été demandé dans la précédente oraison dominicale, elle n’est pourtant pas une superfluité, puisqu’elle est la répétition et l’exposition ou explication de la précédente oraison. Car celle-ci dit : « Délivre-nous du mal ; » l’autre : « Délivre-nous, nous t’en prions, etc. ; » et elle ajoute : « de ces maux, » c’est-à-dire des maux présents, passés et futurs. Il s’y trouve aussi une transition à l’oraison Pro pace, pour la paix, en cet endroit : intercedente beata, etc. Peut-être cette oraison est-elle appelée une addition, parce que pendant un temps considérable, dans la primitive Église, il n’en fut pas question.

II. Et remarque qu’il y a deux embolismes, l’un quotidien, l’autre annuel. L’embolisme quotidien est cette oraison ; car, comme le mot amen termine l’oraison dominicale, et que ce mot est réservé au prêtre par le clergé, qui dit : Sed libera nos a malo, comme on l’a vu ci-dessus, il est évident que cette oraison est entendue comme un embolisme non-seulement quotidien, mais encore un embolisme de l’oraison dominicale. Les préfaces Vere dignum… Communicantes… Hanc igitur ohlationem… Te igitur, clementissime, etc., sont des embolismes quotidiens. Mais la consécration de l’huile des malades, dont nous parlerons dans la sixième partie, au chapitre du Jeudi saint ; la bénédiction des raisins et de l’agneau pascal, etc. ; celle même des premiers fruits et des fèves, qui, par l’institution du pape Euticien, se pratique sur l’autel, sont des embolismes annuels (ou qui n’ont lieu qu’une fois l’an).

III. A la fin de l’embolisme, on ne conclut pas par la formule Per Dominum, etc., selon l’usage des embolismes et des préfaces ; mais on continue par l’oraison Da propitius pacem, etc., Donne-nous, dis-je, la paix du cœur, afin que nous soyons libres du péché. Donne-nous la paix temporelle, afin que nous soyons à l’abri de toute espèce de trouble, car le bruit et le trouble nuisent aux malades ; et là se trouve expliqué explicitement de quels maux nous prions le Seigneur de nous