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De la troisième : « Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront consolés. » De la quatrième : « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu’ils seront rassasiés. » De la cinquième : « Bienheureux les miséricordieux, parce qu’ils obtiendront miséricorde. » De la sixième : « Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, , parce qu’ils verront Dieu. » De la septième : « Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés les enfants de Dieu. »

XII. Or, les sept péchés capitaux sont : la vaine gloire ou l’orgueil, la colère, l’envie, la paresse (acidia)[1], l’avarice, la gourmandise, la luxure, qui furent symbolisés dans les sept peuples qui possédaient la terre promise à Israël, à savoir : l’Ethéen, le Gergézéen, l’Amorrhéen, le Chananéen, le Ferezéen, l’Enéen et le Jébuséen. L’homme donc est-il malade, Dieu est son médecin : les vices sont les langueurs, les demandes sont les plaintes, les dons sont les antidotes, les vertus sont la santé, les béatitudes sont les félicités et les joies. Ces sept vices

  1. Selon Cassien (lib. 10, De Cœnob. Instit., cap. 1, et collat, 5, cap. 2, 9), on doit entendre par acedia, accidia, acidia, « l’ennui et l’angoisse du cœur qui s’emparent des anachorètes et des moines dispersés dans la solitude. » Selon S. Jérôme (ep. 4), c’est une espèce de mélancolie qui s’attaque surtout aux moines, et que le grand docteur définit ainsi : Sunt qui humore cellarum, imnoderatisque jejuniis tædio solitudinis, ac nimia lectione, dum diebus ac noctibus auribus suis personant, vertuntur in melancholiam, et Hippocratis manis fomentis, quam nostris monitis indigent. — S. Althelme, dans son poème latin Des huit principaux vices, dit (n° 6), en parlant de l’accidia :

    Hinc aciem sextam torpens accidia ducit,
    Otia quæ fovet, et somnos captabit inertes,
    Importuna simul verborum frivola sontum,
    Instabilis mentis gestus, et corporis actus :
    Inquietudo simul stipulatur milite denso.

    Césaire d’Heisterbac ( lib. 4, cap. 27) définit l' acedia et donne l’étymologie de ce mot en ces termes : Acedia est ex confusione mentis nata tristitia, sive tædium et amaritudo animi immoderata, qua jucunditas spiritalis extinguitur, et quodam desperationis præcipitio mens in semetipsa subvertitur ; dicitur autem cedia, quasi acida, eo quod opera spiritualia nobis acida redat et insipida.

    Le vieux traité de morale manuscrit qui a pour titre le Miroir, dit : Liquars pechié de Pereche, con apele en clerkois, accide.