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la langue. D’où l’Apôtre dit : « Puisque vous avez laissé vos membres servir l’iniquité et pour l’iniquité, de même permettez qu’ils servent la justice pour la satisfaction » (xlvii d., Omnes). Quatrièmement, pour rappeler le souvenir de la chose que nous avons à demander, parce qu’on obtient plus facilement ce qu’on demande avec plus d’instance (De pœn., d. i, Importunat ; xliii d., Sit rector, in fine). D’où saint Luc : « Demandez, et vous recevrez ; frappez, et on vous ouvrira. » Cinquièmement, pour la conservation de la grâce obtenue, parce que ce que l’on demande plus fréquemment, on le garde avec plus de soin. D’où : « Conserve ce que tu as, de peur qu’un autre ne reçoive ta couronne. »

VI. Or, dans cette oraison, on prie pour acquérir des biens, pour éviter des maux ; pour les biens temporels, spirituels et éternels ; pour les maux passés, présents et futurs. Touchant les biens éternels, il est dit : adveniat regnum tuum, « que ton règne arrive ; » touchant les biens spirituels : fiat voluntas tua, sicut in cœlo et in terra, « que ta volonté s’accomplisse en la terre comme au ciel ; » touchant les biens temporels : panem nostrum quotidianum da nobis hodie, « donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien. » Les choses éternelles sont demandées en récompense ; les choses spirituelles pour nos mérites, et les choses temporelles pour nous sustenter. Touchant les maux passés : dimitte nobis debita nostra, « pardonne-nous nos offenses ; » touchant les maux présents : sed libera nos a malo, « mais délivre-nous du mal ; » touchant les maux futurs : et ne nos inducas, etc., « et ne nous induis pas en tentation. » Il faut gémir sur les maux passés, vaincre les maux présents, et se précautionner contre les maux futurs.

VIL L’oraison dominicale renferme sept demandes pour nous attirer la bienveillance de Dieu ; elles signifient les sept paroles du Christ sur la croix. La première de ces sept paroles fut : « Mon Père, pardonne-leur ; » la seconde : « Femme, voilà ton fils ; » la troisième : « Voilà ta mère ; » la quatrième,