Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sons que l’évêque dit après la communion (la postcommunion). La quatrième, jusqu’à la fin, à savoir, selon [saint] Augustin, quand, après l’Ite missa est ou Benedicamus Domino (Bénissons le Seigneur), le peuple répond : Deo gratias (Grâces soient rendues à Dieu). Mais, selon les autres, la première partie s’étend depuis l’introït jusqu’à Te igitur ; la seconde, jusqu’à Oremus prœceptis salutaribus, etc. ; la troisième, jusqu’aux collectes (collectas)[1] ; la quatrième, jusqu’à l’ite missa est. Encore, parce que le Christ a versé son sang par cinq parties de son corps, voilà pourquoi l’office de la messe, depuis l’offertoire et auparavant, est subdivisé en cinq parties, comme on le dira en son lieu, etc. Et aussi, parce que sur la croix seule eut lieu l’effusion du sang en cinq jets, voilà pourquoi aussi le seul canon est subdivisé en cinq parties : la première jusqu’à Pridie, la seconde jusqu’à Memento, la troisième, jusqu’à Prœceptis, la quatrième jusqu’à l’embolis[2], la cinquième jusqu’aux collectes, etc.[3].

  1. Ce mot a deux sens : [Collecto, Sunaxis (Synaxe), sacrum missae sacrificium, ad quod christiani coire et colligi soient : populi ad sacra ecclesiarum officia peragenda conventus, atque adeo quodvis officium ecclesiasticum]. Voilà pour le premier sens, exemple : [Collecta, ditPapias, dicitur eo quod colligatur populus in unum, ut ostendat Christum in Evangelio venturum]. — Collecta dans le second sens : [Oratio, quam is qui clero vel monachis prseest, fmito et expleto quolibet canonico ofticio, velut omnium astantium vota et preces in unum colligens, publiée et voce altiori récitât ; sic dicta, inquit Micrologus, de Observât. Eccles., cap. 3, eo quod sacerdos, qui legatione fungitur pro populo, ad Dominum omnium petitiones ea oratione colligat atque concludat.] (V. Rupert, lib. 1 de divin. Offic, cap. 19 : [Collectœ, dit-il, quae dicuntur ad complendum, orationes sedentis in cœlo capitis nostri Josu Christ signant]. Et Alcuin, lib. de divin. Offic. : [Collecta dicta est a collectione, eo quod ex auctoritate divinarum Scripturarum sic collecta, quae in Ecclesia leguntur]. Du Cange, Gloss., vocibus Collecta, nos 6 et 8.
  2. Dans l’édition du Rational de Lyon, en 1592, on lit embolismum ; mais c’est une faute. ( V. Du Cange, Embolismus.) C’est embolis ou embolum qu’on aurait dû mettre. Ce mot, chez les auteurs ecclésiastiques, signifie cette partie qui termine l’oraison dominicale, savoir : Sed libera nos a malo. Amen, parce que, comme dit S. Cyprien (Serm. 6, et, après lui, Amalaire, 1. 3 de Eccl. Offic, cap. 29) : [In consummatione orationis venit clausula, universas petitiones et preces nostras collecta brevitate concludens]. L’Ordre romain : [Sequitur in altum praefatio dominicae Orationis, et Oratio dominica cum emboli sua, in quatres articuli orationis inveniuntur]. (V. Bona, lib. 2, Rer. liturgie, c. 15, n » 2.)
  3. La messe était anciennement divisée en messe des catéchumèmes et messe