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égale à la mienne ; car ils ont perce mes mains et mes pieds, et ils ont compté tous mes os. » Touchant la passion de l’ame, le Seigneur dit à ses apôtres : « Mon ame est triste jusqu’à la mort ; » car Jésus commença à être saisi d’ennui et de frayeur : il commença à être triste et abattu. Touchant la compassion de son cœur, il pria son Père pour ses bourreaux, en disant : « Mon Père, pardonne-leur ; ils ne savent ce qu’ils font. » Car s’ils l’eussent connu, ils n’eussent jamais crucifié le Seigneur de gloire. Et c’est pour cela que le prêtre fait ces croix avec l’hostie sur le calice, parce que le Christ souffrit ces tourments dans son corps, sur le gibet de la croix. Car le calice désigne la passion, comme on l’a déjà dit, etc.

XVII. Troisièmement, les trois croix faites avec l’hostie sur le calice désignent la foi du centurion, disant (dans saint Mathieu, xxvii) : « Celui-ci était vraiment le Fils de Dieu. » Et ainsi il ne connut qu’une seule personne dans la Trinité, c’est-à-dire le Christ, Dieu et homme. Les deux croix qui se font sur le bord ou sur le côté du calice désignent les deux sacrements qui s’échappèrent du côté du Christ, c’est-à-dire l’eau de la régénération et le sang de la rédemption, d’après le témoignage de saint Jean : « Un des soldats ouvrit de sa lance le côté de Jésus, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau ; » et c’est pour cela qu’immédiatement après ces deux croix, dans certaines églises, on touche le côté du calice avec l’hostie, ce qui désigne l’ouverture du côté du Christ par la lance du soldat. Quatrièmement, les trois croix susdites se font dans certaines églises, et c’est avec raison.

XVIII. La première, qui se fait à per ipsum, a lieu sur le bord extérieur du calice, pour signifier que Dieu est en dehors de toute chose, mais pourtant sans exclusion. La seconde, qui se fait aux mots cum ipso, a lieu un peu au-dessous de la première, c’est-à-dire d’un bord à l’autre du calice, pour marquer que Dieu est au-dessus de toutes choses sans élévation. La troisième, qui se fait à in ipso, a lieu à l’ouverture du calice, au