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XI. Or, nous avons vu qu’on ne sait pas bien pourquoi le calice est couvert, et non l’hostie ; on peut en donner quatre raisons. Premièrement, à cause du danger où se trouve le sang de recevoir plus facilement une impureté que l’hostie. Secondement, parce que le calice et le sang signifient plus précisément la passion du Christ que l’hostie ; d’où ces paroles du Christ : a Mon Père, si c’est possible, fais que ce calice s’éloigne de moi. » Et dans le canon, l’acte de l’effusion est placé dans la forme du sang, comme ici : qui pro vobis effundetur. Et, comme le calice et le sang indiquent mieux que le corps la mort du Christ, c’est pour cela que, de même que le Christ mort fut couvert d’un linceul et d’une pierre, de même aussi le calice est couvert d’un voile, et le sang renfermé dans le calice et couvert du corporal. Troisièmement, le sang dans le calice couvert représente le corps du Christ dans un sépulcre fermé est scellé ; et l’hostie représente le corps du Christ hors du sépulcre. Quatrièmement, le sang du Christ dans le calice couvert représente le corps du Christ enveloppé dans un suaire : Or, ce n’est pas l’hostie qui le représente enveloppé dans le suaire.

XII. Suivent ces paroles : per ipsum. Ainsi, sans interposition d’aucune parole ni d’aucun temps, réunis les formules susdites : Per Christum Dominum nostrum, perquem hœc omnia, et en cet endroit tu marques un point. Et prœstas nobis ; la lettre est claire. Dis donc : « Par le Christ ; » c’est-à-dire comme par un médiateur qui s’adresse à son égal, parce que le Christ est égal à son Père. Il est en lui comme lui étant consubstantiel, ou bien il est en lui, c’est-à-dire dans ses membres. Car dans le Père, on remarque l’autorité, parce qu’il est le principe ; dans le Fils, l’égalité, parce qu’il est le milieu ; et dans le Saint-Esprit, la communauté, parce qu’il est le lien du Père et du Fils.

XIII. Or, le Vendredi saint, le Christ fut crucifié, à la troisième heure, par les cris des Juifs, comme le raconte saint