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CHAPITRE XLV.
DE LA DIXIÈME PARTIE DU CANON.


I. Memento etiam, Domine, etc. (21), est la dixième partie du canon. Cette conjonction etiam réunit ce qui suit à ce qui précède, sans quoi on pourrait dire qu’elle est superflue. Car, dans les anciens livres, précédait immédiatement une oraison commençant ainsi : Memento mei, quœso, Domine, etc. ; « Souviens-toi de moi, je t’en supplie, Seigneur, etc. ; » dans laquelle le prêtre priait pour lui, afin de pouvoir offrir dignement le sacrifice ; puis suivaient naturellement ces mots : Memento etiam, Domine, famulorum, etc. ; « Souviens-toi aussi de tes serviteurs, etc. » Mais comme cette oraison ne se trouve pas dans beaucoup de Missels modernes, c’est pour cela que, d’après ces livres, elle est superflue, ou, ce qui est mieux, a trait à autre chose. Dans le Mémento qui précède, le prêtre a prié pour les vivants ; dans celui-ci, il prie pour les morts.

II. Notre pieuse mère, l’Église, prie donc, non-seulement pour les vivants, mais encore pour les morts ; elle fait cette prière pour les morts, et les recommande à Dieu le Père par l’intercession de la sainte victime, croyant d’une foi assurée que ce sang précieux qui a été versé pour beaucoup, pour la rémission des péchés, est non-seulement efficace pour le salut des vivants, mais aussi pour l’absolution des morts. C’est pourquoi le concile de Chalons (De consec., d. i, Visum) a statué que, dans la célébration de toutes les messes solennelles, au lieu convenable, c’est-à-dire en cet endroit de la secrète, ou dans les jours non solennels (car, le dimanche, on croit que les âmes des défunts jouissent du repos à cause de la résurrection du Christ), l’Église prierait le Seigneur pour les morts, d’après ces paroles de saint Augustin : « On ne doit pas omettre les prières