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tère des anges, esprits qui sont les ministres de Dieu et présentent nos vœux devant le Seigneur, d’après ces paroles de l’ange Raphaël à Tobie (Tobie, x) : « Quand tu priais avec larmes, j’offrais ta prière au Seigneur. »

VIII. Par où il est évident que l’on doit croire que l’Ange assiste aux saints mystères, non pour consacrer, parce qu’il ne le peut pas, mais pour offrir à Dieu les prières du prêtre et du peuple, d’après ces paroles de l’Apocalypse : « La fumée des aromates, qui sont les prières des saints, monta en la présence de Dieu par la main de l’ange. » In sublime altare tuum, supplée hoc est, c’est-à-dire in conspectu divinœ majestatis tuœ, en présence de ta divine majesté, dans la contemplation de ta majesté et de ta cour céleste, car Dieu lui-même est appelé Autel-Sublime (Exod., xx). « Ne monte pas sur mon autel par des degrés, » c’est-à-dire, dans la Trinité, tu n’établiras point de degrés. Or, comme le bienheureux Augustin le déclare, on ne dit point que l’Ange offre à Dieu nos prières, dans ce sens que Dieu ne connaîtrait qu’alors seulement ce que nous désirons, parce que Dieu connaît toutes choses avant qu’elles se fassent ; mais parce que la créature raisonnable, l’ange, doit nécessairement rapporter à l’éternité les causes temporelles, soit en demandant ce qui se fait à son égard, ou en consultant pour savoir ce qu’elle fera ; ou bien pour que, connaissant les choses que Dieu veut que nous fassions, elle nous en avertisse d’une manière évidente ou d’une manière cachée. On peut encore expliquer d’une seconde manière les paroles susdites.

IX. « Dieu tout-puissant, ordonne que ces offrandes, » c’est-à-dire, « le pain et le vin, soient portées, » c’est-à-dire changées « sur ton autel sublime, » c’est-à-dire changées au corps et au sang de ton Fils, et exaltées au-dessus des chœurs des anges, parce que le corps du Seigneur est appelé autel, d’après ces paroles : « Vous me construirez un autel avec de la terre ; » per manus angeli tui, c’est-à-dire par le ministère