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CHAPITRE XLIV.
DE LA NEUVIÈME PARTIE DU CANON.


1. Supplices te rogamus, « Nous te prions avec supplications. » Ces paroles sont la neuvième partie du canon. Le pontife, comme l’ordonnait la loi, et comme nous l’avons dit dans la préface de cette partie, faisait des aspersions sur la table et l’autel, et sur le sacrifice extérieur, avec le sang pacifique. Le Christ aussi arrose son Père de son sang autant de fois qu’il l’apaise par la chair dont il s’est revêtu. Il arrose l’autel aussi longtemps qu’il restaure la troupe des anges ; il arrose le sacrifice extérieur en sanctifiant les hommes et en réconciliant avec son Père ceux qui sont sur la terre. Le prêtre fait une aspersion sur ces mêmes hommes, parce que ce sacrifice apaise Dieu et obtient leur pardon ; il fait encore des aspersions sur eux, parce que celui qui nous purifie augmente le nombre des citoyens du ciel ; il en fait aussi dans l’intérieur du tabernacle, comme nous l’avons dit dans la particule précédente. En disant ces mots : sublime altare, il rappelle le saint des saints. Or, après la cène, l’hymne ayant été récité, Jésus sortit et se dirigea vers le mont des Oliviers, au-delà du torrent de Cédron, et, s’étant avancé un peu, il tomba sur sa face, et pria en disant : » « Mon Père, si c’est possible, éloigne ce calice de moi ; » puis ! il s’isola une deuxième et une troisième fois, et pria en répétant les mêmes paroles ; et, étant tombé en agonie, il priait plus longtemps encore, et une sueur semblable à des gouttes de sang coula de son corps sur la terre ; puis, retournant vers ses disciples, il dit : « Levez-vous, allons, voilà que celui qui va me trahir approche. » Or, le traître donna un signal à celui qui l’accompagnaient, en disant : « Celui que j’embrasserai