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dance les sacrements qui sanctifient l’Église ; immaculée, parce qu’il est mort pour nous délivrer de la mort éternelle ; pain de vie éternelle, parce qu’il est notre viatique et pour ainsi dire notre voie ; et calicem salutis perpetuæ, « et le calice du salut éternel, » parce qu’il est la réfection des anges, le calice dont ils s’enivrent dans la patrie. On peut encore expliquer d’une quatrième manière : de tuis donis et datis, ces dons sont éternels dans la réalité ; data, ces fruits sont temporels dans leur application. Nous t’offrons une hostie pure, c’est-à-dire l’hostie de ton corps ; une hostie sainte, c’est-à-dire ton sang ; une hostie sans tache, par rapport au corps comme par rapport au sang. Ou bien, encore, une hostie pure, c’est-à-dire séparée des autres ; sainte, c’est-à-dire sanctifiée ; immaculée, c’est-à-dire pure de toute tache, une hostie d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi qui n’est pas feinte. Suivent ces mots : Supra quæ, etc. Après avoir prié pour la transsubstantiation de la victime, et l’avoir offerte au Père ainsi transsubstantiée, alors il prie pour qu’elle soit acceptée, afin que le Père la reçoive, à l’instar des antiques sacrifices, propitio ; supplée nobis, « pour nous, » ac sereno vultu, « avec un visage propice pour tous, avec un visage serein. » C’est-à-dire, daigne la regarder d’un air clément : non que son visage soit jamais changé ; mais alors Dieu illumine et assérénit son visage sur nous, lorsqu’il répand sur nous sa miséricorde, comme il le déclare d’après ces paroles du Psalmite : « Qu’il fasse briller son visage sur nous, et qu’il ait pitié de nous. » Ainsi, quand le prêtre prononce respicere digneris, on remarque qu’il tient ses yeux tournés vers le propitiatoire, ce dont nous avons parlé dans la préface de cette partie ; et alors il fait une aspersion dans l’intérieur du tabernacle, lorsque, par la miséricorde divine, il implore sa propitiation, afin que Dieu ait ces présents pour agréables, comme il a fait à l’égard de ceux du juste Abel.

X. Vient ensuite : sicuti accepta hahere dignatus es munera Abel, « comme tu as daigné avoir pour agréables les présents