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(Isa., liii) ; et parce que le juste a été injustement puni, les injustes ont été justement délivrés. Il a pris sur lui la peine de tous les hommes, pour donner toujours sa grâce à tous les hommes ; et en cet endroit le prêtre élève le calice pour le montrer au peuple, et cette élévation n’est pas inutile, comme on l’a dit à la fin de la particule précédente. Il faut remarquer que certaines églises ont deux corporaux, et quand on élève le calice il est couvert de l’un de ces corporaux, pour marquer que ce sacrement doit être le plus mystérieux et le plus difficile à comprendre ; pour marquer aussi qu’au moment de l’institution de ce sacrement du sang du Christ, le sang était invisiblement le même qui coulait dans ses veines. Mais d’autres églises n’ont qu’un corporal, et au moment de l’élévation on élève le calice découvert et sans voile : Premièrement, pour désigner qu’après l’institution de ce sacrement du sang du Christ, ce sang se rendit visible par son effusion sur la croix ; d’où vient cette parole : Hic est sanguis meus, etc., « Ceci est mon sang. » Car, en ce que le calice n’est pas couvert du corporal sur lequel est l’hostie consacrée, on désigne que le sang du Christ a été versé et séparé de son corps. Secondement, parce que l’hostie est sur le corporal, et ne pourrait convenablement être placée ailleurs. Troisièmement, parce que, à cause du souffle du vent, il est dangereux de lever le calice couvert du corporal. Et remarque que le prêtre représente les actes du Christ, quand il dit : Accipiens calicem. Il élève un peu le calice, le bénit ensuite ; et, pour le bénir sans danger, il le dépose sur l’autel. Il dit encore ensuite : Accipite ; il tient le calice un peu élevé, jusqu’à ce qu’il l’élève entièrement pour le montrer au peuple. Suivent ces mots : Hœc quotiescumque feceritis, « Toutes les fois que vous ferez ces choses. » Cette clause, qui a rapport tant à la consécration du corps qu’à celle du sang, doit se dire après que le calice a été remis sur l’autel. Sans doute, nous devons apporter une grande discrétion dans la réception du corps et du sang du Christ ; car il faut prendre garde, si on diffère trop,