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vrai, il faut s’en étonner. En effet, comme cette chair posséda la nature humaine dans toute sa vérité, on croit qu’à la résurrection du Christ elle retourna glorifiée dans le ciel. Quelques-uns cependant ont dit que cela pouvait être vrai, d’après l’opinion de ceux qui prétendent que cela seulement appartient à l’intégrité de la nature humaine et ressuscite, qui a été transmis par Adam. Mais il est surtout défendu de s’arrêter à la présomption de ceux qui prétendent que l’eau se change en flegme. Car ils ont parlé contre la vérité, en disant qu’il est sorti du côté du Christ non de l’eau, mais une humeur dérivant de l’eau, c’est-à-dire un flegme (Extra De celeb. miss, in quadam). Deux sacrements, en effet, ont découlé principalement du côté du Christ, c’est-à-dire le sacrement de la rédemption dans le sang, et le sacrement de la régénération dans l’eau, car on ne nous baptise pas dans le flegme, mais dans l’eau, d’après ces paroles de l’Evangile : « Si quelqu’un ne renaît pas par l’eau et par l’Esprit saint, il n’entrera point dans le royaume des cieux. » Cependant il ne paraît pas absurde à quelques-uns que l’eau avec le vin passe dans la substance du sang, par cette raison que l’eau, par mixtion, passe dans le vin, et le vin, par consécration, dans le sang (ut in cap. Cum Marthæ, et nota, De consec., dist. ii, c. i, etc.) ; car l’eau passe dans le vin quand, dans une grande quantité de vin, on verse une petite quantité d’eau ; autrement, toute la substance du vin, par une seule goutte d’eau, serait changée de telle sorte qu’il en résulterait je ne sais quel mélange qui ne serait ni de l’eau ni du vin, et ainsi toute la masse d’eau d’une fontaine et même d’un fleuve, par une seule goutte de vin, serait changée en quelque chose d’indéfinissable. Le pain lui-même, qui est fait de froment, ne pourrait être consacré en l’eucharistie, si par hasard au blé venait se mêler un grain d’orge ou d’avoine. Ainsi donc, si l’on verse dans le calice plus d’eau que de vin, le sacrement n’a pas lieu, et il faut que le mélange d’eau soit tel que le vin