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figure de la loi (lui ordonnait l’immolation de l’agneau pascal à la quatorzième lune du premier mois. Le Seigneur donc, ce jour-là, connaissant d’avance qu’il allait souffrir, forcé par la nécessité, mangea la pâque le jour précédent par anticipation ; et alors, disent-ils, il pouvait manger du pain levé sans violer la loi ; c’est pour cela qu’ils usent de pain fermenté pour le corps du Seigneur. Car ils disent que, puisque la bienheureuse vierge Marie se trouva enceinte par l’opération du Saint-Esprit, l’incarnation du Seigneur est justement figurée par le pain fermenté, à cause du gonflement du sein de la Vierge (propter virginei uteri tumorem). Mais on peut leur répondre que nous n’offrons pas en sacrifice le sein de la Vierge, et qu’il n’est pas nécessaire pour opérer la transsubstantiation, mais qu’il y faut la foi et la parole de Dieu.

XI. Mais consacre-t-il celui qui, aujourd’hui, chez nous offre du pain fermenté, ou bien du pain azyme en même temps que du pain levé ? Il nous paraît que non, puisque le Christ consacra du pain azyme quand il institua le sacrement, comme il a été dit. En outre, comme on le dira plus tard, l’Église a reçu ce rit du sacrifice des bienheureux Pierre et Paul. Certains disent le contraire ; mais c’est surtout par négligence et par ignorance (Extra De celebmis., c. fin.). Car on lit dans le Lévitique : « Vous offrirez des pains levés avec l’hostie d’actions de grâces ; on les offrira comme hostie pacifique. » On lit aussi dans le Pentateuque : « Vous offrirez les pains des prémices de deux dixièmes de fleur de farine fermentée ; » et l’Église est en communion avec un grand nombre de ceux qui sacrifient avec du pain fermenté.

XII. Suivant ces mots : elevalis oculis in cœlum, « ayant élevé les yeux vers le ciel, » le Christ, en levant les yeux vers le ciel, nous fait entendre qu’il tient de son Père tout ce qu’il a, et que nous devons, au commencement de toutes nos actions, diriger les yeux de notre ame vers le Seigneur comme vers celui qui enseigne toutes les bonnes œuvres. De même,