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IX. On doit aussi offrir en sacrifice non du pain fermenté, mais du pain azyme, tant par la raison du fait que par la raison du mystère. Car il est écrit dans l’Exode : « Le premier et le quatorzième jours du premier mois, sur le soir, vous mangerez du pain azyme jusqu’au vingt-et-unième jour du même mois, vers le soir. On ne devra pas trouver non plus dans vos maisons de pain fermenté pendant ces sept jours. De plus, celui qui aura mangé du pain fermenté, sa vie disparaîtra de l’assemblée d’Israël. De même, vous ne mangerez rien de fermenté. De même, dans toutes vos habitations vous mangerez des azymes. » Puis donc que le Christ, le quatorzième jour du premier mois, sur le soir (ad vesperam), fit la cène avec ses disciples, et mangea l’agneau pascal, et que, d’après le rit légal, la pâque se faisait avec du pain azyme et des laitues sauvages, il est constant qu’à cette heure on ne trouvait pas de pain fermenté dans les maisons des Hébreux ; ainsi, sans aucun doute, le Christ consacra le pain azyme en son corps. Car, comme ferment signifie corruption, d’où, selon l’Apôtre, « un peu de ferment corrompt toute la masse, » afin que dans ce sacrement on ne voie rien de corrompu ni de susceptible de corrompre, mais que tout y soit pur et purifiant, nous consacrons non du pain fermenté, mais du pain azyme, d’après cette parole de l’Apôtre : « Le Christ, notre pâque, a été immolé ; c’est pourquoi rassasions-nous, non avec le ferment ancien, mais avec les azymes de la sincérité et de la vérité. »

X. Les Grecs, cependant, persistant dans leur erreur, se servent du pain fermenté. Ils appellent les Latins azymites[1], lorsqu’ils méritent avec bien plus de raison d’être traités de fermentaires. Car ils disent que la veille de la mort du Christ se trouvait coïncider avec le quatorzième de la lune, jour au quel le véritable Agneau fut immolé, afin que fût accomplie la

  1. Du Cange, in Gloss., verbo Azymitæ ; — id., aux mots Fermentacei, Fermentarii et Fermentum.