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V. Suivent ces mots : accepit panem, etc. ; « il prit du pain. » On lit que Melchisédech, le premier, célébra ce rit dans le sacrifice, en offrant le pain et le vin, car il était prêtre du Dieu très-haut. D’où vient que David, s’adressant au Christ, dit : « Tu es prêtre pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech, etc. » Le sacrifice de l’ancienne loi a donc précédé le sacrifice évangélique, non-seulement par la dignité, mais encore par rapport au temps, comme l’Apôtre le montre plus pleinement dans l’épître aux Hébreux. C’est pour cela que le Christ choisit le pain et le vin pour le sacrifice de son corps et de son sang, afin que, dans la réception du corps et du sang du Christ, on sache qu’il y a un aliment parfait ; car, de même que le pain soutient le corps de l’homme d’une manière plus excellente que toutes les autres nourritures corporelles, que le vin réjouit le cœur de l’homme d’une manière plus parfaite que tous les autres breuvages corporels, ainsi le corps et le sang du Christ refont et rassasient l’homme intérieur d’une manière supérieure à toutes les autres nourritures et à tous les autres breuvages spirituels. C’est ce qui a fait dire au Psalmiste : « Que ta coupe enivrante est excellente ! » C’est en ces deux choses que consistent la plénitude et la perfection de la réfection, comme le Christ l’atteste lui-même : Caro mea vere est cibus et sanguis, etc. ; « Ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. » Nous reviendrons encore sur ce sujet à la particule septième du canon, sur cette parole : Hic est calix.

VI. Au reste, le pain doit être de froment, et le vin doit être du vin de la vigne, parce que le Christ lui-même s’est comparé au froment, lorsqu’il dit : « à moins que le grain de froment, tombant dans la terre, ne vienne à périr, il reste seul et improductif. » Il se compare aussi à une vigne, lors qu’il dit : « Je suis la vigne véritable. » Il fut encore lui-même la grappe pressée sous le pressoir de la croix ; d’où vient qu’Isaïe dit : « Tes vêtements sont comme ceux du