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XXX. Voilà pourquoi, afin que nous leur venions en aide dans leurs douleurs, on célèbre la messe pour eux dans la seconde férie. Dans la troisième férie, pour les péchés ; dans la quatrième, pour la paix ; dans la cinquième, pour la tribulation : et dans la troisième férie on doit répéter l’introït de la messe du dimanche. Il a été aussi établi qu’on jeûnerait dans la quatrième férie (le mercredi), et que, semblablement en ce jour, on doit dire la messe du dimanche, à moins qu’on n’en soit empêché par une festivité. Dans la cinquième férie, on doit de même répéter l’office du dimanche, l’introït, l’épître et l’évangile, parce qu’on dit que le jeudi (dies jovis) est cousin du dimanche[1] (cognata dici Dominicœ), comme on le dira au chapitre de l’Entrée du Pontife à l’autel. Dans la sixième férie, de la croix ; en effets ce jour est propre au Christ et à la croix, parce qu’il voulut être crucifié et mourir dans ce jour (le vendredi) pour le salut du genre humain.

XXXI. Dans la septième férie (samedi), de la bienheureuse Vierge ; ce qui prit son origine et son commencement de ce que jadis, dans une église de la cité de Constantinople, il y avait une image de la bienheureuse Vierge devant laquelle était suspendu un voile qui la couvrait tout entière ; mais ce voile, dans la sixième férie après vêpres, s’écartait de l’image sans que personne y touchât, et par le seul miracle de Dieu, comme s’il était emporté dans le ciel, afin que l’image pût être parfaitement vue par le peuple. Et après la célébration des vêpres, le samedi, le même voile descendait devant le même portrait ou image, et y demeurait jusqu’à la sixième férie. Lors-

  1. Guillaume Durand donne de ce proverbe d’écolier une explication purement liturgique (V. § 20, chap. 6, lib. 4) ; nous croyons cependant que la plus naturelle est celle-ci. Voici à quelle origine on rapporte le motif de la célébration du jeudi observé par les écoliers : Diogène Laërce (Vies des Philosophes) raconte que Anaxagoras étant prêt d’expirer, les principaux de la ville de Lampsaque, où il mourut, lui demandèrent s’il ne leur voulait rien ordonner. Il leur commanda de donner tous les ans congé aux enfants et de leur permettre de jouer à pareil jour que celui de sa mort. Cette coutume s’est toujours conservée depuis, bien qu’on ne s’en rappelle guère l’origine.