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de sept onctions, à laquelle le Christ même donne la paix, et qu’il mantient dans l’union.

XVI. C’est encore le Christ qui garde et gouverne l’Église, lui qui, pour la gouverner et la défendre, a prescrit à tous les hommes d’être gouvernés par un seul homme, comme tous les membres du corps sont gouvernés par la tête ; c’est pour ce chef suprême que l’on prie, quand on dit : « avec notre Pape, ton serviteur, » paroles que le pape Clément a ajoutées au canon. Car, comme dit le pape Pélage, il est évident qu’ils sont séparés du monde entier, ceux qui, pour quelque dissentiment, ne font pas mémoire, dans la célébration des saints mystères, du Pontife apostolique, suivant la coutume générale ; mais ceux qui n’appartiennent pas au diocèse de Rome doivent aussi prier pour leur pontife, afin de garder l’unité de l’esprit dans le lien de la paix, et c’est pourquoi ils doivent dire les paroles suivantes, savoir : « et avec notre prélat. » Cependant, quand le pontife célèbre en personne les saints mystères, il ne doit pas dire ces mots. C’est par une tradition nouvelle que certains prêtres ajoutent la mention du prélat et du roi, et c’est pour montrer que, quand on prie pour les prélats, on doit aussi prier pour le prince, comme l’enseigne l’Apôtre dans sa première épître à Timothée, chap. ii.

XVII. « Je demande (dit-il) que tout d’abord on fasse des supplications, des oraisons, des demandes et des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont constitués en dignité, afin que nous menions une vie calme et tranquille au milieu de tous les exercices de piété et de chasteté » (De consec., d. i. De hymnis, ad fin.), car il y a deux vies, savoir : la vie céleste et la vie terrestre ; la première, par laquelle l’ame vit de Dieu ; la seconde, par laquelle la chair vit de l’esprit ; ainsi, ce sont deux vies bien distinctes.

XVIII. Il y a deux puissances, celle de l’Église et celle du monde, la première qui gouverne l’esprit, la seconde le corps : la première de ces deux puissances est exercée par les clercs, et