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mièrement, etc. » C’est avec raison que le pontife de la loi priait en entrant dans le saint des saints, comme on l’a dit dans la préface de cette partie, et le Christ, avant sa passion, pria son Père de le glorifier et de conserver ses disciples, et même, maintenant qu’il est assis à la droite du Père, il intercède pour nous, de même, notre prêtre, à l’exemple d’Aaron et du Christ, adresse à Dieu ses supplications pour toute l’Eglise, qui se compose des prélats et des fidèles qui leur sont soumis. Quoiqu’un seul prêtre offre un seul sacrifice, il dit cependant au pluriel : « nous offrons » (offerimus), parce que le prêtre ne sacrifie pas seulement en son nom, mais au nom de toute l’Eglise. C’est pourquoi, dans le sacrement du corps du Christ, un bon prêtre n’ajoute rien et un mauvais prêtre ne retranche rien, comme on l’a dit dans la préface de cette partie.

XIV. C’est l’occasion de rechercher ici à qui, pour qui, comment et pourquoi nous devons offrir le sacrifice de l’autel. Nous pouvons clairement tirer ces quatre solutions du canon même. A qui ? A Dieu seul, c’est-à-dire à l’indivisible Trinité. Pour qui ? Pour la sainte Église catholique, c’est-à-dire pour tous ceux qui ont la vraie foi (orthodoxis). Comment ? Dans une foi unique, c’est-à-dire dans la communion des saints. Pourquoi ? Pour les biens du corps, de l’esprit et de l’éternité, et pour tous en vue de Dieu. A qui ? On le voit par ces paroles : « Ils rendent leurs vœux à toi, Dieu éternel, vivant et véritable. » Pour qui ? Les paroles suivantes nous le disent : « Pour ta sainte Église catholique. » Comment ? Le voici : « Participant à une même communion, et honorant la mé moire, etc. » Pourquoi ? C’est « pour la rédemption de leurs âmes, pour l’espérance de leur salut et de leur conservation. » On offre le sacrifice de louanges pour tous les fidèles en général, et en particulier pour certaines personnes, c’est-à-dire pour les prélats, qui, selon l’Apôtre, sont élevés en dignité, et pour les hommes et les femmes qui leur sont sou-