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IV. Il en est aussi qui disent que le canon a seulement cinq parties, et en vertu de cette opinion ils terminent chacune de ces parties en ces termes : « Par notre Seigneur Jésus-Christ, » pour donner à entendre par là que la prière des fidèles représente les cinq parties de la passion du Seigneur, ce dont on a parlé à la fin de la préface de cette partie.

V. Le canon commence donc par ces mots : Te igitur, qui en sont la première partie. Igitur se traduit par certainement. En disant ces mots, le prêtre parle à Dieu comme s’il était présent ; ou bien igitur est une continuation de ce qui précède, comme si le prêtre disait : « Tu es le Dieu saint ; donc (igitur), « Père très-clément, très-illustre, au cœur très-large, c’est-à-dire très-miséricordieux, ou bien qui éclaircit l’esprit. » Car l’esprit s’éclaircit lorsqu’il sent que Dieu lui est propice. En prononçant ces paroles, le prêtre s’incline devant l’autel, afin de montrer que Pierre se baissa pour regarder dans le tombeau. Cette inclinaison du prêtre, au commencement du canon, marque encore l’humilité du Christ dans sa passion et aussi le respect avec lequel le prêtre s’approche du mystère de la croix. Ces paroles montrent que, de même que le grand-prêtre de l’ancienne loi tournait son visage vers le propitiatoire, comme on l’a dit dans la préface de cette partie, ainsi notre prêtre doit avoir le cœur tourné vers la clémence de Dieu ; et que, de même que le pontife entrait dans le saint des saints une fois chaque année, couvert du sang d’un bouc ou d’un veau, ainsi le Christ, couvert de son propre sang, est entré une fois dans le saint des saint de l’éternité, après avoir accompli la rédemption ; ainsi le ministre de nos autels entre couvert de sang dans le saint des saints, chaque fois que, portant dans son esprit le souvenir du sang du Christ, il commence secrètement les saints mystères, et il doit non-seulement avoir ce souvenir dans l’esprit, mais encore se munir du signe de la croix (dont on parlera bientôt), parce qu’il raconte la passion du Christ.

VI. Le prêtre dit ensuite : Supplices, c’est-à-dire humiles :