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CHAPITRE XXXV.
DE LA SECRÈTE, OU DU CANON DE LA MESSE.


I. Après avoir proclamé les louanges de Dieu, on fait un profond silence, pendant lequel on dit dévotement le canon de la messe et on accomplit les saints mystères. Le prêtre seul fait cette prière, parce que, selon saint Mathieu, le Christ pria seul. Selon certaines personnes, c’est à ce moment que commence la messe, parce que tout ce qui précède le canon n’est qu’un assemblage de cérémonies (De consec., d. ii, Panis est). Le canon de la messe s’appelle oblation, comme on l’a dit au chapitre de la Préface ; on lui donne aussi les noms d’action, canon, sacrifice et secrète. On l’appelle action, à cause des saints mystères que l’on accomplit (aguntur) pendant sa durée, et parce qu’alors le prêtre plaide (agit) notre causé devant Dieu, comme on l’a dit dans la préface de cette partie. D’où vient qu’à ce début : Communicantes, etc., et à ces paroles : Hanc igitur oblationem, on ajoute et l’on dit, à certains jours fixés, certains mots en dehors des termes habituels du canon ou de l’action ; c’est pourquoi en divers endroits on écrit dans les Missels, au-dessus de ces additions, ce titre ou cette rubrique : Infra actionem, parce que ce que renferme cette rubrique doit être dit dans le cours du canon, ou en quelque sorte au milieu de l’action ou canon.

II. Le canon s’appelle ainsi, parce qu’il se compose des règles des Pères, lesquels ont institué quelques paroles mystiques dont la réunion s’appelle canon en grec et règle en latin. Le canon s’appelle ainsi, parce que l’on y représente dans les règles le Christ, qui est le véritable prêtre, ou parce que c’est par lui que la consécration du sacrement a lieu dans les règles.