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qu’il est le vicaire de Celui qui dit de lui : « Je suis le pain de vie. » Il reçoit les autres offrandes à ses pieds, à cause de ce qu’on lit dans les Actes des apôtres, que les fidèles offraient à Dieu ce qu’ils avaient vendu, et qu’ils en déposaient le prix aux pieds des apôtres ; et aussi parce que tout est à lui, comme on en a touché un mot à l’article de l’Evangile. Le prêtre touche de la main les offrandes, parce qu’il représente ce que dit le Lévitique, chapitres i et iv : « Il mettra la main sur la tête de l’hostie, et elle sera reçue de Dieu, et lui servira d’expiation. »

XXXIX. Et remarque qu’on offre le pain et le vin pour les morts, d’après ce passage de Tobie, chapitre iv : « Mets ton pain et ton vin sur le tombeau du juste, » c’est-à-dire fais-en l’offrande. On offre une somme ou de l’argent, à l’exemple de Judas Machabée, qui envoya offrir douze mille drachmes d’argent, afin qu’on fît un sacrifice pour les péchés des morts. Enfin, les fidèles mettaient aux pieds des apôtres le prix de leurs biens, comme on l’a dit ci-devant. Cette offrande est un flambeau pour éclairer ceux qui sont dans les ténèbres du purgatoire, comme si celui qui fait une offrande pour les morts disait : « Seigneur, que la lumière éternelle luise pour eux, etc. »

XL. Moïse, voyant que le peuple avait fait beaucoup d’offrandes, fit dire par un hérault que personne ne présentât plus rien (Exode, chap. xxxv et xxvi). Cependant, on n’a vu à notre époque aucun prêtre imposer un terme aux offrandes. En quelques endroits, les paroissiens offrent, le jour de Noël, des pains qu’ils appellent pains des calendes (panes… calendarios), à cause de ce qu’on lit dans le Lévitique, chapitre xxii : « Vous offrirez deux pains au prêtre pour son usage propre, et vous appellerez ce jour un jour très-solennel et très-saint, etc. » Après qu’on a reçu les offrandes du peuple, et pendant que le chœur chante l’offertoire, l’évêque ou le prêtre retourne à l’autel, parce que le Christ, après avoir reçu les vœux de la troupe