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pour montrer que le prêtre prie pour obtenir les biens éternels qui nous ont été révélés par la prédication du Christ. Car la patène, qui est ronde, figure très-bien l’éternité, qui n’a ni commencement ni fin.

XXXI. C’est avec raison que le sous-diacre tient la patène par derrière, comme s’il disait : « Imitez-moi, car j’ai oublié le passé et je m’avance vers l’avenir. » Il insinue aussi par là que nous devons rapporter toutes nos actions au Christ et à la couronne éternelle. La patène, en dehors du calice et sens dessus dessous, représente la pierre soulevée et roulée hors du sépulcre. Et remarque que le diacre donne à tenir la patène au sous-diacre, indiquant ainsi que le Christ a conféré à ses disciples le pouvoir de prêcher le royaume de Dieu. On verra encore ce qui concerne ce sujet au chapitre de la Reprise de la Patène.

XXXII. Pour ce qui concerne l’offrande du peuple, il est à remarquer que le peuple doit faire des offrandes, selon cette parole de l’Exode : « Tu ne paraîtras pas en présence de ton Dieu les mains vides » (De consec., dist. i, Omnis). Par l’offrande de présents, nous pouvons aussi rappeler le souvenir du grand nombre de victimes qui furent offertes par le peuple, quand le roi Salomon consacra au Seigneur un temple et un autel. Or, c’est à son exemple que le peuple fidèle offre sa personne et des dons à Dieu ; car, dans l’Ancien-Testament, le peuple se rassemblait à Jérusalem, à l’époque de certaines grandes solennités, savoir : Pâques, la Pentecôte et la fête des Tabernacles, pour prier dans le temple, et ils étaient tenus, à ces époques, de faire des offrandes. Et remarque que dans l’Ancien-Testament le peuple offrait le sacrifice légal et volontaire pour le péché, réservant pour l’action de grâces les dons, les vœux et les holocaustes.

XXXIII. Le sacrifice légal, ce sont les dîmes et les prémices que la loi ordonnait d’offrir (Deutéronome, chap. xii). Le sacrifice volontaire est celui que le peuple offrait de lui-même