Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se ferait avec du pain azyme et en petite quantité, et il dit à ce sujet : a Plus cette oblation est petite, plus elle est précieuse. »

XXII. Il ne faut pas aussi oublier qu’aux messes particulières celui qui présente au prêtre la burette du vin ne baise pas sa main, ce qu’il ne fait qu’en lui donnant l’eau, parce que le vin représente le Christ, l’eau le genre humain, et le baiser la paix rétablie entre Dieu et l’homme. Régulièrement, pourtant, lorsqu’on présente quelque chose au célébrant ou qu’on reçoit quelque chose de lui, on lui baise la main pour montrer que tout le culte et tout le respect qu’on rend à Dieu, dont le célébrant tient la place, doivent procéder de la ferveur, de la charité et de l’amour figurés par le baiser de la main. On a aussi parlé de ce baiser à l’article de l’Évangile, et on en traitera au chapitre du Baiser de paix. A Rome, on pose le calice à droite de l’hostie (oblatœ), et à juste titre, puisque le célébrant s’apprête, en quelque sorte, à recevoir le sang qui coula du côté droit du Christ ; c’est aussi pour marquer que le sang et l’eau tombèrent du flanc droit du Christ. En outre, si la croix que l’on fait ordinairement sur l’hostie et le calice n’est pas bien dirigée à droite, elle n’a pas lieu sur l’hostie, ce qui cependant doit nécessairement se faire ainsi. Car on doit commencer le signe de la croix sur l’hostie et l’achever sur le calice, comme l’indique évidemment la réunion de divers endroits et termes du canon. On parlera de cela dans la huitième partie du Canon, aux mots : Hostiam sanctam.

XXIII. Communément, cependant, ailleurs on met l’hostie entre le prêtre et le calice : Premièrement, pour montrer que le Christ est le médiateur de Dieu et des hommes (x dist., Quando), et c’est dans ce sens que le prêtre représente Dieu le Père ; l’hostie, le Christ ; l’eau dans le calice, le peuple ; et nous ne pouvons arriver à la joie de la résurrection que par la médiation du Christ. Deuxièmement, l’hostie est plus près du prêtre que le calice, parce qu’on lit que le Christ la consacra bien