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le Seigneur remplit l’office de sous-diacre quand il ouvrit le livre, et de diacre quand il dit : « Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir. » Le diacre reçoit de la main du diacre la patène avec l’hostie, et la tient entre le pouce et l’index de ses deux mains, après avoir interposé cependant un linge (manipulo) entre ses pouces et la patène. Les mains du sous-diacre, ce sont les œuvres de la loi ; la patène, c’est l’étendue du cœur ; le manipule, ce sont les œuvres de l’Évangile ; le pouce, la force de la vertu ; l’index, le discernement. Toutes ces choses ont lieu pour montrer que les œuvres de la loi, l’étendue du cœur et les actions charitables ne suffisent pas pour être sauvé, si elles ne sont aidées et menées à bonne fin par les œuvres de l’Évangile, dont le diacre est le hérault, et si l’on n’y joint la force de la vertu et le discernement de l’esprit. On met l’index sur le pouce, pour montrer qu’il ne faut pas déployer la force de la vertu sans le discernement, qui est la mère et le fondement de toutes les vertus (Extra De offic. Euc., cap. i).

XVII. Ensuite, le diacre présente au pontife la patène avec l’hostie, conformément au décret du Concile d’Ancyre (Anthiritani) (i dist., Presbyteros ; xxv dist., Perlectis), pour marquer que c’est par la tradition évangélique, dont le diacre est la figure, que l’Église est arrivée à l’autel, c’est-à-dire à un rit solennel ; car la loi, dont le sous-diacre est la figure, a seulement symbolisé d’avance ce sacrifice de notre salut, comme on l’a dit ci-dessus. Ensuite, le pontife ou le prêtre place l’hostie sur l’autel ; le diacre garde le calice avec le vin, et le met lui-même sur l’autel. Sur quoi il faut remarquer que l’hostie représente le corps et non le sang du Christ, et le prêtre le Christ même. Or, le prêtre offre l’hostie sans le secours de qui que ce soit, en disant : « Reçois, ô Père saint… cette hostie sans tache que j’offre, » parce que le Christ s’est offert lui-même à Dieu le Père sur l’autel de la croix. Et le prêtre met l’hostie de l’autel sur le corporal, comme sur un blanc linceul, donnant