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En outre, le corporal étendu sur l’autel montre, par sa blancheur, la pureté d’esprit que doit toujours avoir celui qui reçoit le corps du Seigneur.

VI. Le pape Soter (xxi d., Sacratas) établit qu’aucune sainte femme ou religieuse ne toucherait au calice, à la patène, aux saintes palles et au corporal. Cependant elles peuvent confectionner les ornements de l’autel et des prêtres, à l’exemple de Marie, qui fit divers tissus pour servir au mystère du tabernacle d’Alliance.

VII. Communément on donne le nom de palle à la nappe blanche sur laquelle on développe et l’on étend le corporal. Son nom palle vient de ce qu’elle couvre (palliat) ou cache en elle-même le mystère dont nous venons de parler. L’autel doit être couvert de deux nappes, pour figurer la robe de l’ame et celle du corps.


CHAPITRE XXX.
DE L’OBLATION DU PRÊTRE,
de l’office de ses ministres pendant ce temps-là, de la patène, et des offrandes du peuple et des clercs.


I. Le célébrant s’étant lavé les mains, le diacre ou le prêtre qui l’assiste, étendant ses mains munies d’une blanche serviette (tobalia)[1], prend les mains de l’évêque comme pour l’aider à se lever de son fauteuil ; cependant, ce n’est pas tant pour l’aider que pour l’inviter, lui qui est la figure du Christ, à se lever et à prier pour le peuple, selon cette parole : « Lève-toi, Seigneur, secoure-nous. » Et ailleurs : « Lève-toi, toi qui dors. » Cette blanche serviette que l’assistant tient entre ses mains est pour figurer qu’il n’y a que la vue de la pureté de

  1. C’est notre vieux mot toaille, touaille, aujourd’hui toile.