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sence du Crucifié des bâtons et des armes. Deuxièmement, pour montrer que, lors de la prédication du Christ, toutes les observances de l’ancienne loi, symbolisées par les bâtons, furent mises de côté. Troisièmement, la mise à bas des bâtons et des armes montre l’humilité, et que le propre de la perfection chrétienne est de ne pas se venger, mais de confier le soin de sa vengeance au Seigneur, selon cette parole : « C’est à moi que la vengeance est réservée, et c’est moi qui la ferai, » dit le Seigneur. Et [saint] Mathieu, chap. v : « Si quelqu’un t’a frappé sur la joue droite, présente-lui encore l’autre » (XXIII, q. i, § i). On écoute aussi l’évangile en silence, parce que toutes les promesses contenues dans la loi et les prophètes ont été accomplies et tenues par l’Évangile. Et le pontife ou le prêtre, pendant qu’on lit l’évangile, tourne son visage dans cette direction, pour marquer que le Christ a toujours les yeux sur les prédicateurs de l’Évangile, pour leur venir aide ; et il se tient sur le marche-pied de l’autel, pour montrer que toute puissance ennemie est battue en brèche par la prédication de l’Évangile et mise sous les pieds du Christ, et qu’ainsi s’accomplit cette parole du Psalmiste : « Jusqu’à ce que je réduise tes ennemis à te servir de marche-pied (scabellum). »

XXVI. Le diacre, aussitôt qu’on lui a répondu : « Et avec ton esprit, » afin de rendre tous les assistants dociles et bienveillants à ouïr la parole de l’Évangile, c’est-à-dire la bonne nouvelle qui annonce le royaume de Dieu, ajoute : « Suite du saint évangile, » en encensant le livre et en le marquant du signe de la croix. Et même, en certains lieux, il baise le livre, comme s’il disait : « C’est le livre ou l’Évangile de Dieu ; c’est le livre du Crucifié que je prêche ; c’est le livre du Pacificateur, par qui nous avons reçu la réconciliation ; » ce qui a fait dire à l’Apôtre, Ire épître aux Corinthiens, chap. i : « Nous vous prêchons le Christ crucifié. » La fumée de l’encens signifie l’odeur de la bonne prédication.