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pour montrer qu’il faut abandonner tous les biens temporels pour le Christ, selon cette parole de l’Évangile : « Quant à ce qui est de nous, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi. » D’après cela, il est manifeste que nous devons nous tenir debout, et non nous asseoir par terre (jacere) ou nous appuyer en écoutant la lecture de l’évangile. Donc, on quitte alors les sièges à dossier (reclinatoria), pour marquer que nous ne devons pas mettre notre confiance dans les princes, ni nous appuyer sur les choses de la terre, parce que l’Ecclésiaste a dit : « Vanité des vanités, et tout est vanité, » excepté Dieu, sur lequel nous devons reporter tous nos soins en ce monde. Et, selon l’ordre du même Anastase, nous devons nous tenir debout et inclinés, afin que la pose même de notre corps indique l’humilité que le Seigneur enseigne.

XXIV. On entend encore la lecture de l’évangile tête nue : Premièrement, pour montrer qu’on est attentif, et c’est aussi pour signifier la même chose qu’il y a certaines personnes qui alors tiennent dans leur main leur menton et leurs joues. Deuxièmement, pour que les cinq sens soient largement ouverts, afin d’entendre. Troisièmement, pour marquer que tout ce qui était contenu sous des voiles et des figures dans la loi et les prophètes, a été manifesté dans l’Évangile. Lors de la passion du Christ, le voile du temple se déchira en deux depuis le haut jusqu’en bas.

XXV. On met bas aussi alors les bâtons et les armes[1] : Premièrement, pour ne pas imiter les Juifs, qui portaient en pré-

  1. « C’est une coutume qui a été pratiquée en certains lieux, et qui se pratique peut-être encore, que ceux qui ont des armes dans l’église les mettent bas durant le lecture de l’évangile, etc Cromer, historien de Pologne, rapporte une coutume bien différente quant à ce point, qui est que, dès ausitôt qu’on commençait la lecture de l’évangile à la messe, les nobles polonais tiraient l’épée hors du fourreau, et la tenaient élevée jusqu’à la fin du même évangile, et les chevaliers de Malte pratiquent encore la même chose en pareille occasion, pour dire et faire voir qu’ils ne tirent l’épée que pour la cause de Dieu et pour soutenir l’Évangile. » (Gilbert Grimaud, la Liturgie sacrée, etc. ; édit. de 1678, t. 2, p. 26.)