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et lavait ses vêtements : car il n’était pas réputé pur avant le soir, après l’immolation du veau roux.

XIV. Jadis, ces choses furent des signes ; mais elles s’évanouirent après que leurs significations furent arrivées. Car la première partie de l’édifice sacré signifie la présente Église, le saint des saints le ciel, le pontife le Christ, le sang sa passion, les charbons la charité du Christ, l’encensoir sa chair même, l’encens brûlé la bonne odeur des prières, l’autel les cohortes du ciel, l’arche le Christ selon l’humanité, la table Dieu le Père, les deux chérubins les deux Testaments qui se regardent à l’envi mutuellement parce qu’ils s’accordent ensemble, le vêtement qu’on lave signifie l’homme, le soir de l’homme symbolise ce vêtement. Compare donc ce qui avait lieu jadis et ce que le Christ a fait, et considère avec attention comment le ministre de l’Église représente et reproduit ces choses pendant l’office de la messe. Il sera encore touché un mot de la signification de ces choses au Canon de la messe, au commencement d’une de ses parties. Par l’arche, on entend aussi l’humilité du Christ, de laquelle tout bien nous est advenu par sa miséricorde.

XV. Et remarque que, de même qu’on lit dans l’Exode (cap. xxv et xxxvii) qu’on fit au-dessus de l’arche un propitiatoire d’or, c’est-à-dire une table d’or, de la même longueur et de la même largeur que celles de l’arche, afin qu’elle fût suffisante pour la couvrir. Et on appelait cela l’oracle (oraculum), parce que le Seigneur donnait de ce lieu des réponses à ceux qui le priaient (orantibus). On l’appelait aussi propitiatoire, parce que lorsque le Seigneur parlait de cet endroit il était rendu propice au peuple, ou parce qu’au jour de propitiation on voyait toujours la gloire du Seigneur descendre en ce lieu. Et de là vient que le tabernacle ou lieu placé sur la partie postérieure de l’autel, dans lequel le Christ, notre propitiation, c’est-à-dire l’hostie consacrée, est gardée aujourd’hui, s’appelle propitiatoire, etc. Or, de l’une et de l’autre