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propre fragilité, font humblement tout ce qu’ils font. Le verset terminé, la voix s’élève avec confiance, pour marquer que, confiants en la miséricorde de Dieu, ils s’appliquent en paix à toutes leurs actions.

IX. Le graduel est chanté par des hommes mûrs, comme on le dira au chapitre suivant. Enfin, on ne répète ni en entier ni en partie le répons qu’on chante à la messe, et on n’y ajoute pas la formule : Gloria Patri, ce qui se fait cependant pour le répons des autres heures canoniales. Sur quoi il faut faire attention que les autres heures canoniales ont été instituées pour rendre à Dieu les louanges qui lui sont dues pour les divers bienfaits qu’on a reçus de lui à ces heures. C’est pourquoi on y dit d’abord une leçon, qui marque le bienfait ou la partie du bienfait accordé à cette heure ; ensuite on chante le répons, dans lequel la louange se rapporte au bienfait, parce que la louange doit être répétée, selon cette parole de l’Apôtre : « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur ; je le dis encore une fois, réjouissez-vous, » c’est-à-dire : « Louez Dieu. » Voilà pourquoi l’on répète ainsi le répons. Mais, comme tout homme est lié à son bienfaiteur, nous ne pouvons rien faire autre chose vis-à-vis de Dieu que de lui offrir gloire et honneur. C’est pourquoi, à la fin du répons et à chaque nocturne, dès que nous trouvons dans les leçons le souvenir de quelque bienfait entier ou en partie, nous rendons gloire et grâce à la Trinité. Le répons qu’on chante à la messe désigne la grâce, et on a dit ci-dessus que c’est la réponse (responsorium) que firent les apôtres au Christ qui les appelait, en quittant tout. Et, comme ils ne gardèrent rien dont la possession eût pu obliger à les rappeler, voilà pourquoi ce répons ne se répète d’aucune manière et ne se termine pas même par Gloria Patri, parce qu’ils furent appelés non à la gloire du siècle, mais à son deuil, selon cette parole du Seigneur, en saint Jean : « Comme mon Père m’a envoyé, je vous envoie aussi de même. »