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avons encore établi d’autres règles et le nouvel enseignement des docteurs, et de ce que nous les observons contre ce que le Christ a dit : « Vraiment, vous avez rendu inutile le commandement de Dieu pour conserver votre tradition. » Et ailleurs : « Toute plantation que n’aura pas plantée mon Père, qui est dans les cieux, sera arrachée. » Et l’Apôtre : « Ne veuillez point vous laisser entraîner à des doctrines diverses et étrangères. » Et encore : « Personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui a été posé, qui est le Christ. »

IX. Ils disent encore que l’Église du Christ n’a chanté ni messe ni matines, que ni le Christ ni les apôtres ne l’ont instituée, et qu’on ne la chantait point dans le temps des apôtres, et que l’on n’entendait pas alors parler de messe dans le monde, et qu’on ne trouvait rien d’écrit sur ce sujet ; mais que ce que la messe représente est appelé la Cène par les évangélistes, et que ni dans l’Église au commencement, ni les apôtres ne la chantaient avec l’orgue, instrument de musique, ni à haute ou basse voix (alta nec dulci voce cantabant), nous reprenant de ce que nous faisons ces choses, et de ce que nous disons les nocturnes et les autres heures canoniques, en induisant faussement contre nous cette parole du prophète Amôs :« Je changerai vos festivités en deuil, et tous vos cantiques en gémissements. » Et cette parole du prophète [Ezéchiel] : « Ils entendent tes paroles et ne les pratiquent pas, parce qu’ils les changent en un cantique qu’ils repassent dans leur bouche pendant que leur cœur suit son avarice, et tu leur es comme un air de musique que l’on chante d’une manière douce et agréable. ».

X. Cependant, leur erreur est très-évidemment réfutée et tourne à leur confusion, d’après ce qui sera dit dans la préface de la cinquième partie. Encore, dans la primitive Église, les divins mystères étaient célébrés en hébreu ; mais, au temps de l’empereur Adrien Ier, on commença d’abord à les célébrer en grec dans l’Église orientale des chrétiens.