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les parques

Sur la route éternelle où la planète passe ;
L’astre qui l’inondait de sa fécondité
N’argente à la lueur de sa pâle clarté
Qu’un colossal sépulcre emporté dans l’espace.



Et comme sous l’effort d’un vent vertigineux
Les constellations, ces monstres lumineux,
Le brasier du soleil, les torches des étoiles,
Tous ces foyers ardents s’éteignent tour à tour.
La nuit impénétrable accumule ses toiles,
Mais d’aucun flambeau d’or le radieux retour
Ne peut faire, à l’aurore, évanouir ces voiles,
Et le peuple divin du ciel éblouissant,
Condamné comme vous, s’engloutit frémissant
Dans l’abîme béant des ténèbres profondes,
Sans que cette ruine anéantisse au bout
La veillée immortelle et l’immortel dégoût
Du Destin qui préside à la marche des mondes.