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les parques

N’est plus même abrité par sa décuple enceinte ;
Car il vous faut la gangue où dorment enchassés
L’or fauve et l’argent pur, ces soleils condensés,
Les joyaux teints d’azur, d’incarnat, d’hyacinthe.



Mais ce butin qui brille à vos doigts triomphants,
Qu’est-il près des secrets que vos petits-enfants
Arracheront un jour au livre de la terre ?
L’ossuaire effrayant des monstres effacés,
Le lit prodigieux des Océans passés,
La coulée à jamais éteinte du cratère,
Les blocs qu’ont projetés les glaciers colossaux,
La flore arborescente encore épanouie
Qu’un linceul protecteur engloutit par monceaux,
L’empreinte révélant l’espèce évanouie,
Ce que l’eau du déluge ou le feu des volcans
Sculpta sur le granit d’oracles éloquents
Pour remonter les jours d’une histoire inouïe.



Nous crûmes que la mer, s’éventrant sous vos pas,
Avec ses cris de fauve affamé de trépas,