Page:Duplessis - Un monde inconnu, Tome 2, 1855.djvu/292

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
286
UN MONDE

serts, contre du pinoli, de l’eau-de-vie catalane et de la panocha : trois choses en grande estime chez eux. Rien n’est du reste trompeur comme ces trêves, et malheur à celui qui, comptant sur leur durée, s’aventurerait seul et désarmé pendant un long voyage, car une fois leurs affaires terminées, les Comanches et les Apaches, sous le plus futile, le plus léger prétexte, disparaissent tout à coup comme par enchantement, s’emparent du premier village ou de la première hacienda[1] qu’ils trouvent sans défense, l’incendient, en massacrent sans pitié les habitants, et ne font grâce de la vie qu’aux jeunes femmes dont la beauté leur plaît, ainsi qu’aux enfants dont ils font des guerriers par la suite. Femmes et enfants,

  1. Les haciendas étaient, sous les Espagnols de grands majorats.