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INCONNU

— Comment veiller seul ainsi ?

— Oh ! je n’étais point seul, reprit don Luis d’une voix triste. J’avais pour compagnons des souvenirs et des pressentiments ; mais ne parlons pas de toutes ces choses. Prenez plutôt votre chocolat afin que nous puissions aller faire un tour.

— Regardez, me dit-il, lorsque nous nous trouvâmes bras dessus bras dessous au milieu de la Bonanza ; regardez combien est triste et hideux le réveil du coupable. Après les horreurs de la nuit, voici Nabogame qui étend ses bras fatigués de crimes et se met les mains devant les yeux pour ne point voir le soleil. Quelle différence de réveil entre les gens qui récoltent de l’or toute la journée, et ceux qui ne récoltent que les fruits de la terre. Les premiers maudissent le jour qui va leur montrer de sang-