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UN MONDE

et presque menaçants que jetèrent sur moi les premiers Nabogamiens que je rencontrai, que ce rempart d’humilité derrière lequel je comptais me blottir, pour observer tout à mon aise, pourrait bien être franchi, et je sentis combien le choix d’un abri et d’un hôte pouvait influer sur ma tranquillité future. Pour un étranger sans connaissances et sans amis, ce choix présentait d’autant plus de difficultés que je devais me décider sans retard, n’ayant pour tout guide que mon talent de physionomiste.

Ne comptant, comme tous ceux qui n’ont rien à espérer, que sur le hasard, je poussai ma mule dans la foule, après m’être bien promis toutefois de mettre à profit la première occasion qui se présenterait de trouver un bon gîte. Devant les maisons et appuyées contre leurs murs, d’énormes chau-