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UN MONDE

Une maroma n’est autre chose qu’un long palmier, dépouillé de son écorce, fixé en terre tout comme un mât de cocagne, et garni à son sommet d’une roue mouvante et renversée ; de cette roue pendent de longues cordes au bout desquelles des Indiens, attachés assez négligemment, s’élancent à une prodigieuse élévation dans les airs. Quelques maromeros, excités par la boisson, ou bien envieux de gloire, ne tenaient la corde que d’une main ; d’autres s’étaient attachés par les pieds seulement et voltigeaient ainsi dans une position assez désagréable, et qui ne présentait que peu de sécurité. Tous ces maromeros, qui auraient été broyés horriblement si leurs nerfs eussent faibli un seul instant, étaient habillés en amours, et j’oubliai, malgré moi, le danger qu’ils couraient, devant la