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de lancer des ruades vigoureuses et légères qui ne s’accordaient guère avec la gravité de son âge.

Voici le moment critique, me dit M. L… qui était descendu de cheval pour venir causer avec moi. Et tenez, voici mon rival.

Les deux héros de la solennité, c’est-à-dire les deux chevaux, ayant été débarrassés de leurs housses, des paris personnels s’ouvrirent aussitôt. Le pauvre Tordillo avait tout le monde contre lui, tandis que son adversaire, jeune, plein d’ardeur et de proportions admirables, réunissait tous les suffrages et tous les enjeux.

Un seul des cavaliers présents, un ranchero[1] pur sang, voulut bien risquer quelques mots sur les actions de Tordillo.

— Ce ranchero qui ne craint point de par-

  1. Ranchero, habitant des terres de l’intérieur.