Page:Duplessis - Un monde inconnu, Tome 1, 1855.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
290
un monde

de ne pas vous en dire davantage, mais je tiens à vous ménager une surprise.

À peine le monte-parnasso était-il fixé en terre, que la foule del sol abandonnant les banquettes se précipita, semblable à un torrent, au milieu de l’arêne. Tous les leperos, hommes et enfants, se ruaient sur le mât avec une avidité incroyable que ne justifiait pas suffisamment, à mes yeux, la modicité des récompenses suspendues dans les airs sous la forme de mouchoirs à deux réaux la pièce.

Mais voilà que la trompette résonna de nouveau, que le torril s’ouvrit et qu’un taureau jeune, ardent et léger, tomba d’un bond au milieu de l’arène.

Décrire, avec le seul aide d’une plume, la confusion qui s’en suivit, serait chose impossible. C’étaient des cris et des élans, des