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zalès, hors de lui, tira un coup de fusil sur le monstre, et fidèle malheureusement aux traditions indiennes, manqua de se traverser le pied d’une balle.

Le loup s’arrêta un moment dans la consommation de son œuvre sanglante, puis laissant là ses victimes, il s’élança d’un bond vers Gonzalès ; mais le vaillant garde lui épargna la moitié du chemin. Un combat incroyable s’engagea aussitôt : Gonzalès, rendu furieux par la douleur de toutes les pertes qu’il venait d’éprouver, n’avait plus rien d’humain, il était devenu tigre, et ses dents déchiraient son redoutable ennemi. Tous les deux, épuisés, couverts de sang et de blessures, se roulèrent sur le sable ; enfin l’homme s’affaiblit, ses mains lâchèrent le cou du monstre qu’il serrait naguère avec rage et c’était fait de lui, lorsque le dévoû-