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inconnu

— Ne vous hâtez point de juger cet endroit-ci, me dit M. L…, mais attendez à ce soir ; vous le verrez alors paré par la foule, et ils deviendra méconnaissable à vos yeux. Regardez plutôt ce régiment qui passe, c’est curieux ; ou, pour mieux dire, c’est drôle, n’est-ce pas ?

En effet, un régiment défilait devant nous, au son de ces tambours voilés de crêpe ; à la tête marchait une soixantaine de musiciens ; derrière eux, un général à l’uniforme chamarré de broderies d’or, caracolant sur un magnifique cheval, au milieu d’un état-major plus nombreux que ne l’eût été celui d’un prince de sang. Venait ensuite un colonel, un lieutenant-colonel puis une nuée d’officiers subalternes, au nombre d’environ quarante ou cinquante. Le régiment lui-