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ta part… Comment cette idée qui touche de si près aux préjugés du monde, a-t-elle pu te venir ?

— Je ne sais ce que tu appelles préjugés, Montbars. J’aime les hommes de courage, voilà tout… Et puis, je t’assure que tu as tort de me juger aussi mal.

Depuis que je connais mon chevalier Louis, un grand changement s’est opéré en moi. Je ne suis plus l’ignorante Boucanière de jadis. Je réfléchis, je compare. Autrefois, une pensée n’était pas encore formée dans mon esprit, que déjà elle tombait de mes lèvres. Aujourd’hui j’ai des secrets ; je ne parle que quand je veux