Mes enfants, partons pour Bayonne, et après nous irons faire une petite pose à Pau.
Une pose à Pau !
Eh bien, oui, mes enfants, à Pau, en Béarn.
Mais c’est un misérable trou, Pau !
Une ville de Pau, ça doit être tannant.
Cette année surtout. À ma dernière tournée, j’ai eu beau ouvrir les portes du théâtre et crier à la ville entière : Entre, Pau !… four complet. C’est une ville qui ne fournit plus un chat, Pau !
De sorte que tu n’as été fait capot qu’à Pau.
À propos, est-ce que nous allons rester longtemps sur le… nom de cette ville ?
Non, à Bayonne ! c’est dans ce département que nous devons inaugurer le triomphe des ténors.
Et des basses !
Pyrénées… à Bayonne !…
À Bayonne !…
N’oublions pas les accessoires, et en avant mon hymne au jambon… ce digne pendant des grands morceaux de l’art… Allez, la musique !…
Allez, la musique !
(Chacun s’est chargé des accessoires composant la vaisselle de l’auberge, assiettes d’étain, gobelets de fer-blanc. — Beaujolais a passé la lame du grand sabre dans le jambon. — Les quatre acteurs qui entonnent le couplet sont accompagnés au refrain par le choc, sur les plats, des gobelets et des poignards des gitanas. — Au commencement du refrain, tous s’éloignent en cadence, puis reviennent sur le devant pour la fin de l’air.)
(Le rideau baisse.)