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V

LES SORCIÈRES


Ce mystère sacré veut un profond secret.

Gentil Bernard,
L’Art d’aimer (Chant VI).


Babet se rendait à la demeure d’été du sorcier. Le vieux juif avait quitté, en effet, sa caverne fumeuse, pour venir, comme chaque année, dans une ancienne carrière creusée plusieurs siècles auparavant, et dont la pierre dût servir à édifier quelque village disparu depuis.

Cette carrière comportait une entrée à ciel ouvert, d’ailleurs dédalienne, et si compliquée que les curieux ne s’y risquaient jamais.

Ensuite, on suivait un long boyau obscur rempli de chauves-souris voltigeantes, dont les ailes d’ouate terrifiaient les visiteurs. À la fin on ressortait en plein air dans un petit cirque occupant le sommet