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L’INCONNU

peu ces sentiments délicats qui poussent les belles femmes de la ville à prendre des amants parmi la jeunesse imberbe. »

Et il riait.

La chance d’ailleurs, une chance qu’il nommait lui-même diabolique, l’accompagnait constamment. Il évitait toujours les embûches de ses ennemis des Heaumettes et les attaques des loups ou des sangliers. Une fois, un serpent, éveillé malencontreusement, tandis qu’il levait des collets où gisaient trois martres, sauta sur lui et mordit sur les moufles qu’il venait de quitter.

Une autre fois une louve l’assaillit par derrière et le culbuta, mais il sut l’éventrer à temps.

Les gens de la ville achetaient, enfin, fort bien, le produit de ses chasses. Acquebert, le fourreur, payait haut les fouines, martres, hermines et même les renards. La baillive trouvait que les lièvres fussent obstinément trop maigres et les marchandait, mais fréquenter sa maison le protégeait. Cela incitait aussi d’autres bourgeois à acheter le gibier de Hocquin. On disait : On en prend bien chez le Bailli…

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L’hiver se terminait et déjà on voyait des bourgeons aux arbres, lorsque l’étranger demanda à son hôte s’il voulait le conduire en toute sécurité à Paris.