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L’INCONNU

sommé par le château, toute vie disparaissait dans le pays.

Il gagna donc la route, un sentier profondément creusé par les ornières, puis s’éloigna.

De temps à autre, il se retournait pour voir encore la masse énorme de la forteresse où il avait failli finir sa misérable destinée. Les tours s’enlevaient splendidement, abruptes et hautaines. Derrière elles on apercevait encore des toits de demeures seigneuriales et ecclésiastiques. Un petit clocher de chapelle se levait, près d’un donjon sans fenêtres, d’aspect sinistre.

Hocquin était loin de son gîte. Il lui fallait contourner largement les dépendances du château, avant de se trouver en pleine campagne, mais il s’en tirerait. Déjà ses bras lui faisaient moins mal.

Et il songeait qu’un jour, sans doute, il serait possible de s’unir entre serfs. Alors on donnerait un assaut inattendu à cette demeure massive. On la prendrait facilement, en égorgeant les gardes de la première enceinte, Et puis…

Il voyait le baron des Heaumettes soumis à son tour aux tortures les plus choisies… Il voyait la baronne offerte à la salacité de cent croquants exaltés. Il voyait toute la valetaille du Seigneur pendue aux arbres qui bordent le chemin du pont levis.

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