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LES AMANTES DU DIABLE

— On va utiliser le couteau venu d’Italie. C’est l’ordre.

— Fort bien. Il est excellent. La femme à qui il fut déjà appliqué n’a pas dit ouf.

— Comment ça ? demanda un soldat.

— Oui, elle a avoué tout ce qu’on voulait, et on l’a jetée dans le trou, après, car elle y avait perdu le souffle.

— Allez donc, fit le scribe.

On accrocha une poulie à un crochet haut placé près de la voûte. De cette poulie descendaient deux cordes, plus loin réunies qui prirent Jean Hocquin par les avant-bras ramenés en arrière. Deux soldats tirèrent sur l’autre extrémité et le corps du supplicié monta le long du mur. La douleur devait être atroce, car l’homme souffla désespérément et on vit brusquement de grosses gouttes de sueur perler à son front.

C’est que les bras tordus portaient tout le poids du corps et disloquaient les épaules. Un frisson agitait cependant les membres contractés.

— Attends, mon vieux, fit le bourreau goguenard, nous allons alléger le poids que portent tes pattes de devant.

Il alla chercher une sorte de couperet creux à longue tige et dit aux soldats :

— Hissez-le plus haut !

Et, sans s’occuper du cri d’angoisse qui échap-