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LE PACTE

sera fait de préférence chez lui, avec, bien entendu, tout l’appareil de sa magie.

La baronne parut trouver la mesure fâcheuse.

— Je préfère qu’on l’emprisonne et m’avertisse.

— Ce sera fait, madame, fit galamment le baron, mais une telle engeance ne mérite pas tant de façons. Espéreriez-vous le convertir ?

Elle rosit et prit un air exquisement mutin :

— Vous savez que ces maudits veulent être tués de façon spéciale, s’ils sont surtout vampires, comme celui-là doit l’être.

— Et pourquoi donc, Madame, serait-il vampire ?

— À cause des enfants qui disparaissent depuis deux années. On m’a dit que plus de soixante s’étaient évaporés. Je présume un vampire qui suce à la gorge le sang des petits. Or ces démons sont tous immortels. On semble tuer leurs corps, mais ils les font revivre et sortent de la tombe.

— Mordieu, Madame, dit le baron, il faut veiller à tout cela. Si vous avez le secret de tuer un vampire, nous vous donnerons volontiers ce vieux juif.

— Je n’ai pas de secret, dit-elle, mais s’ils avouent leurs crimes par écrit, et consentent ensuite à avoir le cœur percé, leur mort est définitive.

— Soit donc. Je ne veux point, je vous l’assure, de vampire sur mes terres. Ah ! voilà votre page