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LE PACTE

— Non, Monsieur le baron, il refuse.

— Quoi, il refuse, ce fils de guenon ! Un sire dont le grand-père vendait encore du drap.

— Il m’a dit qu’en tant que possédant des biens mobiliers, il ne devait hommage à personne et que sa propriété valait la vôtre. C’est un sot.

Le baron ricana :

— Tu t’arrangeras bien, mon ami, pour lui prendre les chevaux qu’il ne veut pas vendre, ou les empoisonner ?

— Je ferai au mieux, Monseigneur. Ah ! j’allais oublier de vous dire que la garde a un prisonnier, un braconnier dont ils attendent que vous décidiez.

— Qu’on le pende.

— Bien, Monseigneur !

— Non ! qu’on me l’amène. Je veux voir sa grimace avant qu’il n’éternue au bout d’une corde.

Trois minutes après, jambes libres, mais mains toujours attachées, Jean Hocquin apparut devant le Seigneur.

— C’est toi, maraud, dit celui-ci sans autre préambule, qui tues mon gibier.

— Non, Monseigneur, dit l’autre, on m’a arrêté chez moi, j’étais couché.

— Mais on a découvert le fruit de tes rapines, vilain merle ?

— Non Monseigneur, on aurait été bien incapable de le faire, vu que je ne chasse pas.